La Clef du Royaume
Publié le 18 Août 2015
hypocrisie, mais de prier en secret et de ne pas dire beaucoup de paroles, le Seigneur leur donne une prière modèle : nous l’appelons le " Notre Père ", mais d’après son contenu, nous devrions l’appeler la prière du Royaume.
Un jour, après que Jésus eut prié dans un lieu, ses disciples lui demandèrent de leur enseigner à prier, comme Jean-Baptiste l’avait fait pour les siens.
Il semble que l’homme, dans sa faiblesse, ait besoin d’une formule définie pour que sa prière ne se perde pas en paroles vagues et vides, et puisque le Seigneur a bien voulu enseigner une prière modèle, bien des chrétiens devraient s’en souvenir et dire simplement, avec recueillement, un " Notre Père ", la prière du Royaume, soit qu’ils prient seuls, soit que plusieurs se trouvent réunis. Elle est si sublime, si divine, qu’elle ne vieillit jamais et ne peut pas devenir banale.
En disant : « Vous donc priez ainsi...», Jésus recommande aux disciples de se servir de la prière qu’Il leur enseigne, Il lui confère une importance et une bénédiction particulières ; et cela doit nous engager à y recourir, surtout dans les moments où nous ne savons comment dire à Dieu ce qui nous agite, parce que souvent nous ne le comprenons pas.
En nous présentant devant Dieu avec la prière que Jésus nous a donnée, nous pouvons être certains de la bienveillance du Père et de l’exaucement, même de ce que nous ne savons pas exprimer. Aux heures de graves tentations, lorsqu’on se sent comme harcelé par l’ennemi, faible de corps et d’esprit, en proie au souci, au découragement, à l’irritation, surtout aussi lorsqu’on se trouve avec des malades ou qu’on est troublé par quelque inquiétude mystérieuse, rien ne saurait faire plus de bien qu’un " Notre Père " dit simplement et lentement, en méditant surtout les grandes demandes qui concernent le Royaume.
Au milieu de toutes nos peines et de notre pauvreté, soyons reconnaissants au Sauveur de ce don inestimable et divin qu’il nous a légué, et en toutes circonstances, tenons-nous au " Notre Père " à la forte prière du Royaume. Quand nous la disons, Celui qui nous l’a donnée est présent : fais-en l’expérience !
Notre Père qui est aux Cieux !
Ton esprit doit s’élever jusqu’au Ciel où habite le Père, où le Royaume trouve son achèvement. Souvent tes pensées s’arrêtent trop sur la terre et alors il t’est difficile de prier. Pourtant le Père céleste n’est pas loin de toi. Il descend vers toi quand tu pries : c’est comme si tu parlais à un ami à tes côtés. Puisses-tu toujours en être convaincu !
Tu penses peut-être qu’il est plus facile de se représenter le bon Sauveur si proche et qu’en Le priant tu es plus à ton aise. Tu es libre de le prier, mais pourquoi ne serais-tu pas tout autant à ton aise en t’adressant au Père, puisqu’Il est ton Père ?
Il est vrai que nous devons prier au Nom de Jésus, mais d’où vient que tu appelles Dieu, ton Père ? Si tu as vis-à-vis de Lui les droits d’un enfant, n’est-ce pas à Jésus que tu le dois ? Peux-tu prier le Père sans te rappeler qu’il est le Père de Jésus-Christ ? La prière adressée au Père est toujours une prière au Nom de Jésus. Comment ton esprit pourrait-il s’élever au Ciel sans y trouver le Sauveur, assis à la droite de Dieu ? Réfléchis au Notre-Père tout entier. Tu sanctifies le Nom de Dieu quand tu crois en Jésus.
C’est Jésus qui fonde le Règne qui doit venir. C’est par Lui que s’accomplit la Volonté de Dieu sur la terre, car c’est Lui qui mettra tous les ennemis sous Ses pieds, pour que seule subsiste la Volonté du Dieu vivant.
Tu demandes du pain pour soutenir ta vie, à qui dois-tu la vie, si ce n’est au Sauveur qui en mourant s’est chargé pour toi de la malédiction de la mort ?
Qui pardonne les peéchés, ou par qui as-tu la possibilité du pardon ?
Qui nous secourt dans la tentation, qui nous deélivre enfin de tout mal et nous arrache aux griffes du malin ?
Tu vois que tu trouves Jésus dans toute la prière du Royaume. Chaque fois que tu en prononces les demandes, tu es en Sa Présence aussi bien qu’en celle du Père, et c’est Jésus qui a dit :
« Quand Je serai élevé au-dessus de la terre,
Je les attirerai tous à Moi. »
Le Sauveur t’apprend à dire : « Notre Père » ; cela, signifie que tu ne dois jamais te présenter seul devant le Père, mais toujours en communion avec tous ceux qui, comme toi, ont besoin du Secours de Dieu.
En priant tu dois être la voix et le représentant de toute la création qui souffre et gémit : c’est ainsi que tu pries en enfant du Royaume. Mais que de fois, quand nous prions, nous ne songeons qu’à nous-mêmes et aux nôtres, et pourtant notre cœur devrait être large comme celui du Sauveur qui a donné Sa vie pour tous, afin de nous unir tous en Lui.
Nous répétons bien quelques formules qui semblent venir d’un cœur plus confiant, mais elles ne font qu’accompagner la prière en boitant, pour ainsi dire : le cœur n’y est pas.
Que le Notre-Père nous enseigne à mieux prier !
Si nous savions bien le dire, en y mettant tout notre cœur, combien ne ferions-nous pas progresser la cause du Royaume.
Les trois premières demandes de la prière du Royaume (Matthieu 6, 9-10) ont pour objet le Père lui-même, Son Nom, Son Règne, Sa Volonté.
Ce qui, en effet, importe le plus pour nous aussi, c’est que tout ce qui est de Dieu acquière chez nous toute sa valeur. En adressant ces demandes au Père, nous prions donc au fond pour nous, puisque c’est nous qui bénéficierons de leur exaucement.
Si le Nom de Dieu n’est pas reconnu Saint, si Son Règne ne s’édifie pas, si Sa Volonté est méprisée, nous restons dans une triste situation.
C’est d’abord par nous et parmi nous que Son Nom doit être sanctifié !
C'est chez nous que Son Règne doit venir, que Sa Volonté doit s’accomplir !
Il serait étrange que nous dussions adresser des demandes à Dieu pour Lui-même, comme s’Il avait besoin de notre faible prière pour réaliser ce qui est Sa Chose, ce que Lui seul peut faire.
Voyons de plus près pourquoi nous devons tant prendre à cœur ces demandes : précisément parce que tout ce qui en fait l’objet est pour notre bien, si nous jugeons inutile de nous en occuper, si nous trouvons qu’il importe peu que Son Nom soit tenu en honneur dans le monde, que Son Règne s’établisse sur toutes les créatures, que toutes les volontés qui ne viennent pas de Dieu, si puissantes sur la terre, disparaissent, Dieu n’intervient pas, et laisse les choses suivre leur cours.
Ils sont innombrables, ceux qui ne s’inquiètent pas de Son Nom ni de rien de ce qui a rapport à Lui ; d’autres désirent tout autre chose que de vivre sous Son Règne, et combien ne connaissent que leur propre volonté ou se laissent mener par les ténèbres !
Dieu n’use pas de contrainte pour les sauver, ils sont libres de se précipiter dans l’immense misère qui est leur partage, loin de Lui. Il attend que les hommes désirent au moins ce qu’Il veut leur donner, et Jésus nous a mis sur les lèvres la Prière du Royaume, afin que nous nous y associions intérieurement et que Dieu agisse, pour que tous les êtres créés reconnaissent en Lui, le Dieu qui seul peut faire leur bonheur.
Avant la Venue du Christ, presque personne ne priait plus dans l’esprit de ces trois demandes. Pourtant cet esprit n’était pas inconnu en Israël, les psaumes et les prophètes en témoignent, et si on ne l’avait pas oublié de plus en plus, bien des choses eussent été différentes.
La Voix de l’Eternel, qui autrefois avait parlé par la bouche des prophètes, n’aurait pas cessé de se faire entendre.
Au temps de Jésus, quelques rares fidèles qui attendaient le Royaume de Dieu, étaient seuls à représenter les grandes demandes qui devraient sans cesse monter du cœur de l’homme vers Dieu. Ils furent exaucés quand Dieu envoya son Fils par qui seules elles peuvent être réalisées, puisque c’est Lui qui est l’annonciateur de l’Avènement du Royaume.
Le premier de tous les hommes, Jésus a dit parfaitement les trois premières demandes de la prière du Royaume. Toutes ses prières ont certainement eu pour fond le contenu de ces demandes. Il était la voix et le représentant de toute l’humanité, et si le Fils de l’homme n’avait pas prié au nom de tous, le monde n’aurait pas vu les grandes choses accomplies depuis son apparition pour la sanctification du Nom de Dieu, la Venue de Son Règne et la réalisation de Sa Volonté.
Les disciples doivent apprendre à prier comme Lui ; c’est en pensant aux trois grandes demandes pour le Royaume qu’Il leur dit (Luc 18, 1) de prier sans cesse et de ne se lasser jamais. Ils se tiennent ainsi à Ses côtés, appuyant pour ainsi dire Sa prière, croyant en Lui, en Son Intercession et en Son Pouvoir.
Jésus a révélé et transfiguré le Nom de Dieu sur la terre, Il a travaillé à l’avancement de Son Règne, Il a fait la Volonté du Père en Lui obéissant jusqu’à la mort sur la croix ; et quand nous adressons au Père la Prière du Royaume, nous devons prier de même le Fils de continuer l’œuvre qu’Il a, Lui aussi, la Puissance d’accomplir au ciel et sur la terre.
Par Son exemple, Jésus nous enseigne deux choses :
- Premièrement nous voyons combien Lui, qui était seul, a obtenu par Ses Prières. C’est une consolation et un encouragement dans les temps où ceux qui prient véritablement sont rares. Même s’ils ne sont que deux ou trois, Jésus selon Sa Promesse, est au milieu d’eux et ils peuvent obtenir beaucoup, aussi pour l’ensemble, pour le commencement d’un renouveau qui gagnera de proche en proche.
Ne nous laissons donc pas décourager par le petit nombre de ceux qui veulent faire leur devoir, que chacun fasse le sien pour le bien de tous, comme s’il était le seul fidèle. Tous ceux qui ne disent pas de tout leur cœur les demandes pour le Royaume, sont infidèles.
Il faut que les saints combattent pour la cause du Royaume, ainsi qu’il est dit dans Daniel 7.22 :
car Dieu veut rattacher Son œuvre sur terre à celles des hommes, pour que le salut de la créature s’accomplisse. Combien peu on songe à cela !
- En second lieu, les disciples du Sauveur doivent L’imiter non seulement dans la prière, mais dans le Don de toute Sa Personne à la Cause pour laquelle Il priait. De même nous devons témoigner par toute notre vie que nous nous considérons comme des instruments de la Volonté divine, pour La réaliser, avec l’aide de Jésus, par la patience et la foi.
Puissent les disciples qui prient, croient et agissent comme Dieu le commande, devenir plus nombreux en ce temps si grave, dont les besoins sont si grands !
à suivre...