1. L' Évangile selon les....
Publié le 7 Janvier 2013

Qu'est-ce qu'un disciple ?
Un disciple est quelqu'un qui suit Jésus-Christ.
Mais le fait que nous soyons chrétiens ne veut pas dire pour autant
que nous soyons Ses disciples,
même si nous sommes membres de Son Royaume.
Suivre le Christ, c'est Le reconnaître comme Seigneur ;
c'est Le servir comme un esclave.
C'est aussi aimer et louer.
C'est de cela que parle la première partie de ce livre.
PREFACE du livre DISCIPLE de Juan Carlos Ortiz.
Quel homme et quel écrivain !
Les illustrations de Juan Carlos vous amèneront à réfléchir. Elles vous feront aussi pleurer. Et si vous êtes comme moi, certaines anecdotes qu'il raconte vous feront beaucoup rire. Il y a un peu de tout dans ces pages. Alors vous voilà averti : une fois ce livre entamé, je vous garantis que vous serez accroché. Il se peut très bien que vous ne vous sentiez pas de souscrire à toute la théologie de Juan Carlos ou à ses diverses interprétations. Mais que cela ne vous arrête pas.
Continuez votre lecture, parce que quel que soit votre désaccord, il deviendra vite de peu d'importance, face à ce partage franc et décontracté au sujet de ce que Dieu est en train d'accomplir parmi Son peuple en Amérique Latine aujourd'hui.
Le thème est l'amour : l'amour fraternel, l'amour du prochain, l'amour " façon purée de pommes de terre " et sous bien d'autres formes. Juan Carlos s'empresse de nous rappeler que pour celui qui veut suivre Jésus, cet amour doit se concrétiser au travers d’une compréhension radicale et sans détours de ce qu'implique être un disciple de Jésus-Christ. Pour Juan Carlos, la préparation et la formation d'hommes et de femmes pour le service est la raison d'être de l'Eglise. Et le souci de ce livre est assurément l'Eglise.
Juan Carlos est devenu pour moi un très cher frère et ami et je suis ravi que son message clair et pénétrant ne soit plus désormais limité à nos voisins d'Amérique Latine, parce que nous avons ici un homme de Dieu qui dit des choses que l'Eglise du monde entier a besoin d'entendre aujourd'hui.
Quand vous aurez terminé de lire ce livre, il se peut que l'envie vous prenne de donner à Juan Carlos un grand et chaleureux " abrazo " ; en tous cas, vous voudrez sûrement lui dire " muchas gracias ", quelle que soit la qualité de votre accent espagnol.
Dr. W. Stanley Mooneyham,
Président de World Vision International. U.S.A.
" L' ÉVANGILE SELON LES SAINTS ÉVANGELIQUES "
" Pourquoi M'appelez-vous : Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que Je dis ? "
Luc 6, 46
En espagnol, nous avons un problème intéressant avec le mot seigneur.
Seigneur se dit senor, le même mot que nous utilisons pour monsieur.
Nous disons " Señor Alvarez, Señor Garcia, et Señor Jésus.
C'est comme si en français vous disiez Monsieur Dupont, Monsieur Martin, et Monsieur Jésus.
Il en résulte qu'en espagnol, nous avons perdu toute notion du concept " seigneur "
Dire que Jésus est Seigneur (Señor), ne veut plus dire grand'chose.
Mais depuis que je voyage dans des milieux anglophones,
j'ai découvert qu'ils ont le même problème, tout en ayant deux mots distincts, " mister " et " lord ".
Et je m'aperçois qu'en français c'est la même chose.
Peut-être est-ce dû au fait que les seigneurs et lords d'antan n'ont guère brillés par leurs qualités.
Seigneur ne signifie plus aujourd'hui ce qu'il signifiait du temps de Jésus.
A cette époque-là, cette appellation était synonyme d'autorité suprême, premier,
celui qui était au-dessus de tous et de tout, le propriétaire de la création.
Le mot grec kurios ("seigneurs") en minuscules était le nom par lequel
les esclaves s'adressaient à leurs maîtres.
Mais si le mot était écrit avec une majuscule,
il ne s'appliquait plus qu'à une seule personne dans tout l'Empire Romain.
César de Rome était le Seigneur.
D'ailleurs, quand les fonctionnaires et les soldats se croisaient dans la rue,
ils devaient se saluer en disant, " César est le Seigneur ! ",
à quoi il fallait répondre, " Oui, le Seigneur est César ! "
Il s'en suit que les chrétiens avaient un problème.
Quand dans la rue on les saluait par " César est le Seigneur ! ",
ils répondaient, " Non, Jésus-Christ est le Seigneur ! "
Cela ne manquait pas de leur attirer des ennuis.
Non pas parce que César était jaloux de ce nom.
Le problème était bien plus fondamental.
César savait que les chrétiens voulaient dire par là
qu'ils étaient engagés envers une autre autorité,
et que dans la balance de leur vie,
Jésus-Christ pesait bien plus que César.
En fait, ils disaient,
" César, tu peux compter sur nous pour certaines choses,
mais quand il faudra choisir sache que nous resterons avec Jésus,
parce que nous lui avons remis notre vie.
C'est Lui le premier. C'est Lui le Seigneur, l'autorité suprême sur nous."
Ce n'est pas étonnant, dans ces conditions, que César ait persécuté les chrétiens.
L'Évangile que nous avons dans la Bible est l'Évangile du Royaume de Dieu.
Il présente Jésus comme Roi, comme Seigneur, comme autorité suprême.
Jésus est au centre de toutes choses.
L'Évangile du Royaume est un évangile centré sur Christ.
Mais au cours des derniers siècles, on nous a fait entendre un autre évangile
- un évangile humain, centré sur l'homme.
C'est l'évangile de l'offre irrésistible,
l'évangile de l'occasion à ne pas manquer,
l'évangile de l'affaire en or.
Le prédicateur dit ,
" Auditeurs, si vous acceptez Jésus... "
(Voyez-vous, là on a déjà un problème, parce que c'est Jésus qui nous accepté, et non vice versa.
Mais nous, nous avons mis l'homme à la place de Jésus et c'est donc l'homme qui prime maintenant.)
Les évangélistes disent,
" Le pauvre Jésus est en train de frapper à la porte de votre cœur.
S'il vous plaît, ouvrez-Lui la porte !
Ne le voyez-vous pas là-dehors, dans le froid et la neige ?
Pauvre Jésus, ouvrez-Lui la porte ! "
Il n'est pas étonnant alors que l'auditeur pense faire une grande faveur à Jésus en devenant chrétien.
Nous avons dit aux gens,
" Si vous acceptez Jésus, vous aurez la joie, vous aurez la paix, la santé, la prospérité...
Si vous donnez dix francs à Jésus, il vous en redonnera vingt... "
Nous ne cessons de faire appel aux intérêts de l'homme.
Jésus est le Sauveur, le Guérisseur et le Roi qui vient pour moi. Moi
- voila le centre de notre évangile !
Nos réunions sont centrées sur l'homme, jusque dans la disposition des meubles ;
les bancs, les chaises, la chaire, tout pointe vers l'homme.
Quand le pasteur établit son ordre du culte,
il ne pense pas à Dieu mais plutôt à son auditoire.
" Pour le premier cantique, tout le monde se lèvera ;
pour le deuxième on va les faire asseoir parce qu'ils seront fatigués ;
puis on peut prévoir un duo pour changer un peu ;
puis on aura quelque chose d'autre
- et il faut que le tout tienne en une heure pour que les gens ne soient pas trop lassés. "
Où est Jésus, le Seigneur, dans tout cela ?
Nos prières sont centrées sur l'homme.
" Seigneur, bénis ma maison, bénis mon mari, bénis mon chat, bénis mon chien,
pour la Gloire de Jésus, Amen ! "
Mais cette prière n'est pas du tout pour la Gloire de Jésus, elle est pour nous !
Nous employons souvent les mots justes, mais notre état d'esprit n'est pas juste.
Nous nous leurrons nous-mêmes.
Notre évangile ressemble à la lampe d'Aladin ; nous pensons qu'il suffit de le frotter pour
recevoir tout ce que nous désirons.
Qui s'étonnera alors que Karl Marx ait appelé la religion l'opium du peuple !
Peut-être avait-il raison ; il n'était pas sot.
Il savait bien que notre évangile est un moyen de fuite pour beaucoup de gens.
Mais Jésus-Christ n'est pas un opiacé.
Il est le Seigneur !
Il vous faut venir à Jésus, vous donner à Lui et satisfaire à Ses exigences
quand Il parle en tant que Seigneur.
Si nos responsables avaient été menacés par la police et le souverain sacrificateur comme le
furent les apôtres ils auraient probablement prié,
" O Père, aie pitié de nous ! Viens à notre secours, Seigneur !
Aie pitié de Pierre et Jean !
Ne permets pas que les soldats leur fassent du mal.
Veuille nous donner un moyen de sortir de cette situation.
Ne permets pas que nous souffrions.
Regarde ce qu'ils nous font !
Ô Seigneur, arrête-les et fais qu'ils ne nous causent aucun tort. "
Nous, je, moi.
Mais quand nous lisons Actes 4, nous y voyons une prière toute différente.
Remarquez combien de fois les apôtres disent Toi et Ton.
D'un commun accord, ils élevèrent la voix vers Dieu et dirent :
" Maître, Toi qui as fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve,
c'est Toi qui as dit par l'Esprit Saint, de la bouche de notre père, ton serviteur David :
Pourquoi les nations se sont-elles agitées,
Et les peuples ont-ils eu de vaines pensées ?
Les rois de la terre se sont dressés
Et les chefs se sont ligués
Contre le Seigneur et contre son Oint.
Car en vérité, contre Ton Saint Serviteur Jésus à qui Tu as donné l'Onction,
Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville,
avec les nations et avec les peuples d'Israël,
pour faire tout ce que Ta Main et Ton Conseil avaient déterminé d'avance.
Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces,
et donne à Tes Serviteurs d’annoncer Ta Parole en toute assurance :
étends Ta main, pour qu'il se produise des guérisons, des signes et des prodiges,
par le Nom de Ton Saint Serviteur Jésus.
Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla,
ils furent tous remplis du Saint-Esprit,
et ils annonçaient la Parole de Dieu avec assurance ".
Comment en serait-il autrement, après une prière aussi centrée sur Dieu !
Mais attention !
Ce qui me préoccupe n'est pas une question de sémantique, de mots.
Mon souci est l'énorme problème d'état d'esprit que nous avons dans les églises.
Transformer notre vocabulaire ne suffit pas ;
il faut que Dieu prenne notre cerveau, qu'Il le passe à la lessive,
le brosse vigoureusement et le remette en place autrement.
Il faut que change tout notre système de valeurs.
Nous sommes comme les gens du Moyen-âge qui pensaient que la terre était le centre de l'univers.
Ils se trompaient, et nous aussi.
Nous pensons être le centre de l'univers,
et que Dieu et Jésus-Christ et les anges tournent autour de nous.
Le ciel est pour nous ; tout existe pour notre bien-être.
Nous nous trompons.
C'est Dieu qui est le centre.
Il faut que nous changions notre centre de gravité.
C'est Lui le soleil, et c'est nous qui tournons autour de Lui.
Mais il est très difficile de changer.
Même notre motivation pour l'évangélisation est centrée sur l'homme.
Combien de fois n'ai-je pas entendu à l'Ecole Biblique,
" Étudiants, regardez les âmes perdues. Elles périssent.
Ces pauvres gens vont en enfer. A chaque fois que sonne l'horloge,
ce sont encore 5.822,5 personnes qui vont en enfer. N'avez-vous pas pitié d'eux ? "
Et nous pleurions.
Nous disions, " Pauvres gens, allons les sauver ! "
Voyez-vous, nous n'allions pas à cause de Jésus, mais à cause des âmes perdues.
Cela peut paraître très bien, mais c'est faux, parce que tout doit être motivé par Christ.
Nous ne prêchons pas aux âmes perdues parce qu'elles sont perdues.
Nous allons étendre le Royaume de Dieu parce que Dieu nous dit de le faire, et qu'Il est le Seigneur.
Notre évangile moderne est ce que moi j'appelle le Cinquième Evangile.
Nous avons l'Évangile selon Saint Matthieu, l'Évangile selon Saint Marc,
l'Évangile selon Saint Luc, l'Évangile selon Saint Jean,
et l'Évangile selon les Saints Évangéliques.
L'Évangile selon les Saints Évangéliques est constitué de versets pris ici et là
dans les quatres autres Évangiles.
Nous prenons tous les versets qui nous plaisent,
tous les versets qui offrent ou promettent quelque chose
- Jean 3, 16, Jean 5, 24, et ainsi de suite -
et nous nous faisons une théologie systématique à partir de ces versets,
en oubliant les autres versets qui présentent les exigences de Jésus-Christ.
Mais qui donc nous autorise à faire cela ?
Qui nous a donné le droit de présenter un seul côté de Jésus ?
Supposons qu'à un mariage, au moment d'échanger les promesses, l'homme dise,
" Monsieur le Pasteur, j'accepte cette femme comme ma cuisinière personnelle. "
Ou " comme ma femme de ménage."
Quoi ?!
La femme rétorquerait,
" Doucement ! Pas si vite ! D'accord, je vais cuisiner.
Je veux bien faire la vaisselle. Je veux bien nettoyer la maison.
Mais je ne suis pas une bonne
- je vais être ta femme. Tu dois me donner ton amour, ton coeur, ta maison, ton talent -
tout ! "
Avec Jésus, c'est la même chose.
C'est vrai Il est notre Sauveur et notre Guérisseur.
Mais nous ne pouvons pas découper Jésus-Christ en morceaux
et prendre seulement les morceaux qui nous intéressent.
Pourtant c'est bien ce que nous faisons ;
nous sommes comme les enfants auxquels on donne une tartine de pain avec de la confiture ;
ils mangent la confiture et vous rendent le pain.
Vous y remettez de la confiture, et encore une fois ils lèchent la confiture, etc...
Le Seigneur Jésus est le Pain de Vie, et peut-être bien que le ciel est comme la confiture.
Mais il nous faut manger le pain aussi bien que la confiture.
Ce serait sans doute intéressant si un grand congrès de théologiens pouvait décider
que le ciel et l'enfer n'existent pas.
Combien de gens resteraient dans leurs églises après une telle annonce ?
La plupart partiraient.
" S'il n'y a pas de ciel ou d'enfer, qu'est-ce qu'on fait ici ? "
Ils sont venus uniquement pour la confiture, pour leurs propres intérêts
- pour être guéris, pour fuir l'enfer, pour aller au ciel.
Ils suivent le Cinquième Évangile.
Quand Pierre termina sa prédication le jour de la Pentecôte, il dit les choses clairement :
" Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude
que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié ! "
Actes 2, 36
Voilà son thème.
Quand ses auditeurs comprirent que Jésus était effectivement Seigneur, ils furent
" Transpercés au cœur "
verset 37
et commencèrent à trembler.
" Frères que ferons-nous ? " demandèrent-ils.
La réponse :
" Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au Nom de Jésus-Christ,
pour le pardon de vos péchés ;
et vous recevrez le don du Saint Esprit "
verset 38
Quant à Paul, il résume son évangile en écrivant aux Romains :
" Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur
et si, dans ton coeur, tu crois que Dieu L'a ressuscité des morts,
tu seras sauvé "
Romains 10, 9 - TOB
Il est le Seigneur.
Il est plus qu'un Sauveur.
Je vais vous donner un exemple de ce Cinquième Evangile.
Luc 12, 32 dit,
" Sois sans crainte, petit troupeau ;
car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume."
En voilà un verset populaire.
Combien de fois n'ai-je pas prêché sur ce verset.
Mais que dit le verset suivant ?
" Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumône."
Je n'ai jamais entendu une prédication sur ce verset-là,
parce qu'il n'est pas dans l'Évangile selon les Saints Évangéliques.
Le verset 32 fait partie de notre Cinquième Évangile,
mais le verset 33 n'y figure pas - et pourtant c'est un Commandement de Jésus !!
Jésus nous a commandé de ne pas tuer.
Jésus nous a commandé d'aimer notre prochain.
Jésus nous a commandé de vendre ce que nous possédons et de le donner en aumône.
Qui a le droit de décider que tel commandement est obligatoire, et tel autre est facultatif ?
Voyez-vous, le Cinquième Évangile a créé quelque chose d'étrange :
un commandement facultatif !
Vous l'exécutez si vous voulez ; si vous ne voulez pas, c'est très bien aussi.
Mais ça, ce n'est pas l'Évangile du Royaume.